pseudogeek (
pseudogeek) wrote2010-05-14 11:29 am
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archiving: a very old and depressive bit
S’allonger
Un guichet. Un chemin de fer. Un train. Des passagers. Un homme de trop.
Un homme qui regarde passer des trains sous une horloge arrêtée. Il n’entend plus.
Un homme qui se promène le long du chemin de fer, contre le courant des nuages. Il ne voit plus.
Un homme qui ne bouge pas d’un cheveu dans sa boîte noire. Il ne parle plus.
Quel homme est de trop?
J’avance vers le train qui disparaît sous l’horizon. Comme le temps passe. J’ai froid. Le prochain train, quand viendra-t-il?
Une lumière. Le vent. Le deuxième train.
Le promeneur se retourne et sourit comme un enfant.
J’aime le vent chaud que le train soulève. Il me couvre comme un drap. Je n’ai plus froid. Je suis sûre que le promeneur est d’accord avec moi. Il est couvert par le vent. Il est couvert par le train. Entièrement.
L’observateur n’a pas bougé d’un centimètre. L’emboîté non plus.
Des portes s’ouvrent. Des gens descendent. Des gens montent. Je veux monter aussi.
Je ne réussis pas. Tant pis. Je peux au moins le regarder passer, ce train illusoire.
Un manteau noir arrive. Il ramasse le promeneur. Il lit. Une adresse.
L’homme qui regardait passer le train ouvre la bouche, mais se tait.
Rien ne s’est passé.
Je suis fatiguée. J’aimerais entrer dans la boîte noire. Elle est occupée. Il y a un homme assis dessus. Il regarde passer des trains sous une horloge arrêtée. Il est de trop.